Conteuses

Paroles de conteuses

DNA 13 juin 2013

Mes instruments de travail sont ma langue, mon sourire, mes mains, mon cœur. Je suis comme un livre vivant. Qui suis-je ? Le conteur ! Trois d’entre elles te parlent de leur beau métier.

NICOLE DOCIN-JULIEN
Pourquoi j’aime ce métier ? J’aime me relier aux autres. J’aime me placer dans une lignée de gardiens de la mémoire. C’est le sens que je donne à ma vie, veiller sur un héritage.
Je me sens utile. Le conte encourage la vie. Il parle des défis, des risques, mais il dit aussi «ça vaut la peine». Très souvent il a aidé ma vie. Savoir que l’on transmet un trésor  donne de la force. Je conte aussi en prison, à des personnes en fin de vie. On a besoin d’entendre les contes pour se sentir moins seuls avec nos émotions. Quand les enfants demandent inlassablement la même histoire, c’est parce qu’ils comprennent qu’elle leur donne des clefs.
Je lis beaucoup, je fais beaucoup de recherches, par exemple à Paris, à la bibliothèque Beaubourg, une vraie caverne d’Ali Baba avec des milliers d’ouvrages.

EMMANUELLE FILIPPI
J’ai commencé à raconter des histoires quand ma fille était toute petite. À l’époque j’étais professeur des écoles à mi-temps et conteuse. Maintenant c’est mon métier à plein temps. J’aime rencontrer beaucoup de personnes
différentes et dans toutes sortes de lieux : une crèche, une école, un restaurant, un train, une salle d’attente…
J’aime les histoires qui font rire et les histoires merveilleuses qui font voyager.
Et dans ces mondes imaginaires, quand je raconte, moi, j’y suis pour de vrai !
Mes journées ne se ressemblent pas. Je travaille souvent quand les gens ont du temps: le mercredi, le samedi, pendant les vacances… Après un conte, souvent, on se parle comme si on se connaissait depuis longtemps. Ou on nous confie une autre histoire, ou un souvenir. C’est un moyen extraordinaire d’entrer en contact!

COLETTE UGUEN
J’ai eu une grand-mère qui m’a beaucoup raconté, ça se transmet comme ça. J’ai été bibliothécaire avant de devenir conteuse professionnelle. La différence avec la lecture d’un livre, c’est le plaisir d’écouter quelqu’un raconter une histoire qui vient de l’intérieur. Quelqu’un qui joue avec sa voix, avec l’expression du visage, qui donne de la vie, du rythme. C’est beaucoup de travail personnel. Il ne suffit pas seulement d’apprendre un texte.

Couleurs Conte commence demain : le festival s’installe en Alsace jusqu’au mardi 10 juillet.