© Dna – 17 NOVEMBRE 2018 – Tous droits de reproduction réservés
Conteuse et directrice de festival, Nicole Docin-Julien a collecté à Strasbourg et remis 281 livres à une école élémentaire rurale marocaine, à 30 km de Fèz. Récit d’une belle solidarité.
LE RÊVE EST DEVENU réalité, nourri par la générosité de donateurs strasbourgeois et l’élan de cœur de la conteuse Nicole Docin-Julien. Grâce à son engagement, près de 300 livres jeunesse ont été remis à l’école élémentaire d’Ain Sbit, située en pleine campagne à 30 km au Sud de Fèz, au Maroc – ville jumelée avec Strasbourg. C’était le 25 octobre dernier, en présence du directeur de l’école Abdu Lakdar, de celui de l’Institut français (IF) de Fèz, Christophe Steyer qui a aussi vécu à Strasbourg quand il participait à la gestion de la Misha. D’autres représentants marocains participaient symboliquement à ce don. L’IF s’est engagé à organiser une action en faveur de l’école. L’histoire a démarré en mai 2017 à la suite d’une tournée inscrite dans le festival de littérature jeunesse la Cigogne volubile, organisée par les Instituts français du Maroc.
En compagnie du musicien Étienne Gruel, la conteuse transmet sa passion du conte, l’art d’éclairer nos âmes et de faire grandir notre humanité à travers des récits merveilleux. Autant de paroles pleines de sagesse que l’on dit anciennes alors qu’elles demeurent toujours aussi éclairantes. La sincérité, l’exquise simplicité ponctuent les rencontres. À
À 30 km au sud de Fèz, Nicole découvre l’école élémentaire d’Ain Sbit. Les allées plantées de figuiers, d’orangers, de fleurs, les murs blancs des salles de classe aux dessins d’enfants. Une jolie école comme si elle avait été décorée par les enfants eux-mêmes. À l’issue du conte, les élèves offrent un spectacle aux hôtes, chants et musique font battre les cœurs un peu plus vite.
L’émotion se prolonge lorsqu’on leur montre les trois trésors de l’école : le premier robinet d’eau datant du protectorat français, la première cloche et la bibliothèque « ne contenant que quelques brochures en français ».
Des promesses de retour
« Un sentiment de colère, d’injustice m’a saisie », se souvient Nicole. Petit à petit, chemine l’idée de lancer une collecte de livres. De rendre justice à cette ferveur pour la langue française. L’équipe pédagogique est en effet consciente de l’enjeu autour du français. « Cette école est engagée dans des concours de théâtre », relève la conteuse qui a vu sa générosité et son bénévolat récompensés par « un diplôme d’appréciation ».
De regards silencieux et pleins d’attention, de rencontres en découvertes, de visages en paysages, le Maroc s’est révélé cette terre d’initiation qui délivre ses trésors là où l’on s’y attend le moins. Et prodigue sa gentillesse dans la plus grande simplicité. « Ces rencontres sont des passerelles et une chance pour nous tous, une véritable aventure humaine », remarque Nicole.
Des promesses de retour s’inscrivent à l’horizon d’avril 2019 à l’enseigne de l’Université de Printemps. Proposée par PIF de Fès, elle promeut l’enseignement du français autrement. Une belle reconnaissance pour le conte et la conteuse.
Veneranda PALADINO