Pour sa 15e édition festivalière, Couleurs Conte se met au vert. Entre conférence philosophique et contée, ateliers et courts-métrages, 24 propositions déclinent le thème de la nature du 21 juin au 6 juillet.
Par Veneranda PALADINO – Dernières Nouvelles d’Alsace / 19 06 2022
Jadis les arbres étaient des gens comme nous. Le festival strasbourgeois Couleurs Conte , pour sa 15e édition festivalière, convie les publics à l’écoute du murmure des feuilles.
« N’est-il pas temps de revenir sur terre ? », interroge sa directrice artistique Nicole Docin- Julien. « De sensibiliser par l’art de conter en passant par des images symboliques et l’imaginaire, sans culpabiliser ».
Vingt-quatre propositions
Vingt-quatre propositions, dont plus de la moitié est gratuite, déclinent la thématique en variant les formats et les lieux, du 21 juin au 06 juillet.
De nouveaux partenariats ont été tissés avec la Maif, la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg (BNUS), le Lieu d’Europe ou encore L’Œuvre Notre-Dame et la Grenze.
Entre atelier d’arts plastiques avec Dorothée Duntze, artiste illustratrice qui invite à composer à partir de feuilles, brindilles, graines, cosses, lichens, fleurs glanés (le 29 juin à 15 h sur réservation) et celui de taï-chi d’Élisabeth Mertz qui est aussi conteuse (le 3 juillet à 10 h sur réservation), des expériences singulières attendent les curieux.
On retrouve des artistes fidèles de Couleurs Conte tel que Jean-Jacques Fdida. Au cours d’une petite promenade à travers des récits populaires du monde, anecdotes et exégèses
talmudiques, il questionne notre idéal de nature (le 5 juillet à 20 h). Ce fabuleux raconteur d’histoires anime également un atelier « Ivresse de paroles ».
Francine Friederich, philosophe, revient à Couleurs Conte y réfléchir à la place de l’homme au cœur de la mosaïque du vivant. Une conférence suivie de la projection de trois courts- métrages poétiques réalisés par Julien Deper (le 24 juin à 19 h 30).
Spécialiste des récits philosophiques et légendaires de l’Asie, Pascal Fauliot s’empare de légendes de samouraïs non violents et en tire un mantra, « vaincre sans combattre »,
le 30 juin à 19 h, à la BNUS, en écho à l’exposition visible actuellement.
Avec son complice, le musicien Jean Lucas, Nicole Docin-Julien crée Il était un jardin… qui se souvient de la chanson de Moustaki. S’y entrelacent un florilège de contes partagés et de nouvelles histoires. « Ici fleurs et fruits disent plus que l’on ne croit et leurs saveurs nourrissent plus que nos bouches », sourit la conteuse.
Plébiscitées d’année en année, les duettistes reprennent les Rêveries, ces relaxations artistiques conduites avec des étudiants du Collège Ostéopathique de Strasbourg. Ces derniers accompagnent la détente par une pratique individuelle de bien-être corporel.
Couleurs Conte est aussi solidaire avec l’Ukraine. Avec neuf autres passionnés de récits, légendes et d’histoires pleines de sagesse, et des musiciens originaires du pays en guerre, la directrice artistique du festival destine les bénéfices de la soirée du 2 juillet à l’association strasbourgeoise PromoUkraïna.
Afin d’explorer les enjeux de la diversité et d’interroger notre rapport à la nature, à l’origine, Couleurs Conte convoie une énergie particulière, un sens aigu de la parole, le plaisir sauvage de l’imaginaire.
Du 21 juin au 6 juillet à Strasbourg, Cronenbourg, Lingolsheim et Ostwald.
www.couleurs-conte.fr