DNA reflets 29 juin 2013.
L’exception culturelle se coule ici dans l’art ancestral, immémorial du conte. Foin du divertissement, une parole libératrice issue de diverses cultures explore nos inconscients. La 7e édition de Couleurs Conte se met en quête.
En ces temps marchands iniques, d’austérité économique et d’affaissement moral, tous les soulèvements populaires de la place Taksim aux villages amazoniens du Brésil en passant par les villes de Turquie et auparavant les pays arabes, ont montré l’impérieuse quête de sens. De liberté, de solidarité, de justice qui tissent les aspirations humaines. Semblables quêtes d’amour, de vérité et de connaissance anime après l’audace et la résilience, la 7eédition de Couleurs Conte.
« Des musiciens, des chasseurs d’histoires, des philosophes, des fées, d’étonnants pèlerins », affirme la directrice artistique et conteuse Nicole Docin-Julien, convergent à Strasbourg. Alternant à la réflexion (la conférence contée de la philosophe Francine Friederich), du théâtre japonais d’images du kamishibaï, un atelier d’écriture (animé par Françoise Gaume), une session intergénérationnelle, des films (Le Prince Nezha triomphe du roi Dragon, Stand by me, Place de la Concorde) aux spectacles contés et musicaux, Couleurs Conte multiplie les formes et les invitations au rêve, à l’aventure singulière.
Parmi ces téméraires de l’inconnu, Abbi Patrix refaçonne l’univers merveilleux des trolls qui surgissent de l’horizon glacé du Compagnon. On quitte ce conte norvégien pour cheminer vers la fin de vie et apprivoiser en musiques et mots, la Camarade. Nicole Docin-Julien et son compagnon de route, l’accordéoniste Jean Lucas découvrent aussi des Trésors, conservés dans la tirelire du temps. Marie Michel met en scène les vêtements de Mister Slopp dans un décor de pop-up. Le slip rampe dans le pantalon, la cravate s’enroule autour de la chemise… C’est drôle et facétieux.
Peut-on vivre sans histoire ? Cascabelle et Athénaïs sont mandatées par les États Réunis d’Ulvernia pour chasser et capturer des milliers d’histoires car leurs compatriotes sont tombés dans la tristesse et la monotonie. Faute d’histoires.
À tire d’ailes, le Colibri porte l’absolue nécessité de l’homme à se raconter par le langage.
Couleurs Conte jusqu’au 7 juillet 2013.